Le langage des poilus

Faire parler des hommes de 1915 en respectant le plus possible le vocabulaire et les expressions populaires de l’époque était un défi.

Je ne voulais pas utiliser un argot de tranchée trop caricatural. Je ne voulais pas non plus que mes soldats s’expriment comme nous. Je me suis donc inspiré de lettres chinées dans des brocantes et écrites par des savoyards, afin de picorer quelques expressions typiques (la plupart des soldats que je fais revivre sont originaires de Savoie ou de Haute-Savoie).

J’ai aussi basé mon travail sur des carnets de guerre écrits sur le vif pour retrouver les expressions à la mode. Enfin, j’ai littéralement épluché le livre magnifique "Ceux de 14" de Maurice GENEVOIX. Cet auteur, selon les spécialistes, est celui qui a rendu le plus fidèlement le parler de l’époque.

Je me suis enfin limité autant que possible à des lettres et carnets écrits entre le début de la guerre et le mois de juin 1915, afin que les personnages de mon roman aient le vocabulaire vraiment utilisé lors de la seconde bataille d’Artois en juin 1915.

Voici un extrait des notes prises lors de ces séances de lecture de "Ceux de 14" de Maurice GENEVOIX.

Enfin, si vous recherchez des dialogues savoureux tant par leur humour que par l’originalité de l’argot utilisé, je vous conseille de lire ou de relire "Le Feu " de BARBUSSE et "Les croix de bois" de DORGELES.

Dans le document joint, j’ai regroupé 141 mots (ou expressions) tirés de la liste que je m’étais constituée avant d’écrire mon roman. Certains d’entre eux sont encore tout à fait d’actualité, d’autres peut-être vous paraîtront tout à fait incompréhensibles sortis de leur contexte.

Dans cette liste, je n’ai pas fait figurer d’expressions typiquement savoyardes ou du Nord-Pas-de-Calais.