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Présentation du roman

Publié le mercredi 9 juillet 2008.


Dans cet article, je vous propose de découvrir les grandes lignes de l’histoire racontée dans le roman "Cabaret Rouge : Midi trente !".

Les personnages principaux à notre époque sont :
- "Le héros" (qui n’a pas de nom), professeur à Annecy. Rationnel, il est dépassé par l’aventure qui lui arrive.
- Sa compagne Caroline. Calme, sage,elle est le véritable soutien du "héros".
- Leur ami Yann, enthousiaste, passionné de nature et de mystères, il vit dans un vieux chalet à flanc de montagne.

Les personnages principaux de 1915 :
- Le caporal Vernay, soldat au 159ème Régiment de Chasseurs Alpins.
- Le soldat Bonpain, sorte de brute au grand coeur.
- Le soldat Thérisse, intellectuel fragile, perdu dans cette guerre.

Le cadre géographique du roman :
- Pour l’époque moderne : Annecy, sa vielle ville, et les montagnes environnantes dont le Parmelan et le plateau des Glières, puis Souchez, Ablain Saint-Nazaire et la colline de Lorette.
- Pour 1915, le front d’Artois aux portes de Lens : Souchez, Carency, Ablain Saint-Nazaire et les villages de l’arrière immédiat.

Le cadre chronologique du roman :
- A l’époque moderne, d’octobre à fin décembre 2005.
- En 1915, de février au 16 juin 1915.

L’histoire commence de nos jours pour le héros du livre et son ami Yann, au sommet du Parmelan, montagne aux environs d’Annecy.

Extrait du chapitre 1 :

- Allez va falloir qu’on redescende . La voix de Yann me tira de ma rêverie. A regret je m’étirai avant de quitter mon observatoire. Une dernière fois, je suivis des yeux les écharpes de brume sortant de la forêt sous mes pieds. En vain, elles tentaient avant de s’effilocher et de disparaître, de m’atteindre en remontant le long de la falaise. Une rafale de vent fit siffler près de moi les branches d’un pin crochu, suspendu à la roche au dessus du vide. - T’as trouvé son nom finalement ? fis je en sautant de la plateforme de bois où je me tenais. - Laisse tomber ! Jamais je parviendrai à me souvenir de la différence entre Campanule de Scheuchzer, campanule fluette ou simplement alpestre. Avec un soupir, il se releva du gazon roussi par les premières nuits de gel. Il remis dans sa poche le petit guide de la flore alpestre puis, avant de se charger de son sac à dos, il lança un dernier regard à la petite fleur à ses pieds . - Hein ? C’est quoi ton nom ? La fleur fripée trembla sous la bise mais resta muette. - Chameau va ! Nous passâmes devant le refuge fermé à double tour. - Dommage, j’aurai bien pris un p’tit café sur le seuil. T’as vu le panorama ? Une dernière fois nous regardâmes. Au-delà du plateau, là-bas, les Aravis barraient l’espace. La première neige des jours précédents avait fondu et, hésitant encore entre la fin de l’été et le début de l’hiver, la chaîne s’était parée d’une éphémère teinte brune. Plus loin encore, dominant l’extraordinaire désordre des sommets sombres, le Mont Blanc étincelait. Massif, immense, d’une blancheur irréelle dans l’atmosphère limpide de ce jour, il happait irrésistiblement le regard et l’esprit.
- C’est beau. Y a rien d’autre à dire…
- Si, coupa Yann, c’est beau mais il est tard. Et va falloir se magner si on veut pas s’offrir une nocturne !

Derrière chaque arbre, chaque rocher du plateau, une ombre bleue presque violette s’étirait démesurément. Le ciel prit une teinte orange prononcée, le soleil rouge avait commencé sa chute derrière l’horizon. Vraiment il était tard et nous avions oublié avec quelle rapidité la nuit vient en cette saison.
- Allez ! On y va ! Aussitôt, Yann pris la tête et attaqua la descente en courant sur les lapiés presque horizontaux. Sur le calcaire bleuté, le pied accrochait et nous prîmes de la vitesse. En peu de temps, nous traversâmes le plateau. Nous nous enfonçâmes dans la forêt, sans reprendre notre souffle. Et nous dévalâmes les chemins plus raides et plus humides.

Le décor du chapitre 1, au Parmelan, un après-midi d’octobre

Au cours de la descente, le héros chute et se blesse légèrement à la tête.

Quelques semaines plus tard, alors qu’il pense être remis, des phénomènes étranges surviennent dans sa vie de tous les jours : ce sont d’abord des bruits, des sensations physiques et enfin des images, de plus en plus précises.

Extrait du chapitre 4 :

Cette nuit là, dans le chalet de Yann, alors qu’une tempête de neige exceptionnelle a privé tout le département d’électricité...

Un long grondement sourd monta du fond de la nuit. La maison trembla dans un craquement de poutres. Tiré de mon sommeil, je jetai un regard vers la fenêtre. Il ne faisait pas sombre. Le ciel de neige diffusait une lueur qui permettait de voir. Les bourrasques se succédaient faisant à chaque fois gémir les bois de la charpente. Le courant coupé depuis la veille au soir n’était toujours pas revenu. Dehors, je devinais les ramures des sapins délestées de leur fardeau, battant lourdement à chaque coup de vent. La neige tombait toujours, avec moins d’intensité peut-être, mais la tempête la poussait en paquets qui, par moment, bouchaient la vue. Sur l’appui de fenêtre, une couche blanche s’accumulait et masquait la base de la vitre. En bas du jardin, je remarquai soudain la masse confuse d’un ou de plusieurs arbres couchés. Cette tempête tournait au désastre.
-  Yann n’a pas fini de faire la gueule…me dis-je. Lui qui dit bonjour à ses arbres chaque matin ! Je pensai à Caroline en espérant qu’à la maison tout allait bien. J’avais pu la joindre la veille soir. Elle était rentrée chez nous avec beaucoup de mal. La couche de neige n’était pas aussi importante qu’ici, mais elle montait de façon spectaculaire. Je l’imaginai dans le divan du salon sous son duvet. C’est là qu’elle dormait quand elle était seule. Elle laissait le sommeil la surprendre en pleine lecture, en écoutant de la musique. Ces nuits là, elle n’éteignait jamais. La pauvre… avec ces coupures de courant. A tâtons, je descendis l’escalier. Le bois grinçait à merveille. Il y avait dans cet espace une odeur particulière que je n’avais jamais pu définir. Comme un mélange d’encens et d’épices. Cela me faisait penser à la cale d’un vieux navire. Peut-être était-ce tout simplement une odeur de moisi… Le séjour était éclairé par la lumière ténue que les fenêtres laissaient entrer. Nous n’avions pas fermé les volets afin de profiter jusqu’au bout du spectacle de cette chute de neige hors norme. Je remis deux bûches dans le foyer où rougeoyaient quelques braises et le feu, tiré de sa torpeur, s’éveilla en crépitant et en jetant à nouveau des éclats de lumières sur les meubles et les murs. Je me calai dans le fauteuil sous une couverture face à la cheminée, et après un dernier regard vers les arbres que je devinais ployer dans la nuit contre les assauts du vent, je fermai les yeux et me laissai bercer par la rumeur de cette lutte de la forêt contre les éléments.

La terre tremble. Terrés dans son ventre, ils ressentent chacun de ses soubresauts. Là haut, le tonnerre roule avec fureur. Un orage monstrueux fait tomber la foudre à chaque seconde tantôt près, tantôt plus loin. Le grondement est continu avec des ébranlements plus forts, plus violents qui leur font rentrer la tête dans les épaules. La clarté entre par éclairs rouges ou blancs dans leur trou et dévoile des faces barbues, émaciées, barbouillées de terre, au creux desquelles sont enfoncés des petits yeux fixes et brillants. A chaque coup plus fort, les corps tressautent d’un même mouvement et la terre tombe en filets entre les troncs du plafond. Un type pleure. Il le voit sangloter face à lui sans l’entendre. Il ne pense plus, il se sent réduit à un cœur immense qui bat, prêt à se décrocher. Une plainte ininterrompue sort de sa poitrine. Il fixe, fasciné, ce bras rouge, coupé au niveau du coude qui traîne entre leurs souliers. Dans la boue et les détritus, chaque éclair le lui révèle. On dirait qu’il vit et se déplace….

Peu à peu, une réalité extraordinaire s’impose : suite à son traumatisme crânien, le héros se trouve relié au caporal Vernay du 159ème régiment de chasseurs alpins, soldat sur le front d’Artois en 1915.

Ce lien devient de plus en plus étroit et finalement la conscience de l’homme moderne bascule toute entière dans le corps du chasseur alpin.

Alors, prisonnier de ce corps qu’il apprendra à commander, l’homme moderne va tenter d’échapper au destin du caporal Vernay. Un destin pourtant déjà inscrit sur une petite fiche cartonnée au Ministère des Armées : " Caporal Vernay (...) Porté disparu à Souchez (Artois) le 16 juin 1915".

1ère et 4ème de couverture du roman.



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