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Préambule du roman

Publié le mercredi 23 juillet 2008.


Préambule du roman "Cabaret Rouge : Midi trente !"

Quand je reviens dans le Nord, au terme du voyage, l’autoroute s’élève et franchit une colline. Il m’a fallu des années pour apprendre qu’autrefois, on l’appelait la côte 119. Sur la gauche, au loin, on aperçoit Notre Dame de Lorette et ses milliers de croix blanches. A son pied, les murs de l’église ruinée d’Ablain Saint-Nazaire se dressent encore.

Quand je reviens dans le Nord, en franchissant cette colline, je ressens toujours plus forte cette émotion : Oui, c’est là, c’est là que cela s’est passé, il y a 90 ans.

Et je revois leurs visages. Ces visages que j’ai croisés sur tant de vieilles photographies. Et je me redis leurs mots, des mots que j’ai appris par coeur en lisant et relisant leurs lettres et leurs carnets de guerre.

Que sont-ils devenus tous ces hommes dont certains me sont presque devenus familiers ? Combien sont-ils encore à reposer sous ces routes, ces champs, ces lotissements ?

A chaque fois je me surprends à penser : Pourvu qu’on ne les oublie pas !

Mais le temps passe et leur mémoire s’efface, comme s’efface la colline de Lorette, dans mon rétroviseur…

Je souhaite modestement dédier ce livre à tous ceux, quel que soit leur camp, qui ont participé aux terribles batailles d’Artois, ainsi qu’à ceux qui, aujourd’hui encore, s’attachent à faire vivre leur mémoire.

L’auteur.



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