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Avions, ballons captifs, postes d’écoute.

Publié le lundi 11 août 2008.


Avions :

(Avions français). Lancent des pointes d’acier de 30 cm de long munies d’ailettes par paquets de 100. Lancent des tracts avec des fausses prévisions d’attaques (LABY). Abattent les saucisses d’observation et parfois mitraillent les observateurs qui descendent en parachute.

Jour d’attaque, un avion français passe en rase motte pour annoncer « de vive voix » que les Allemands battent en retraite.

Avions lancent 2 à 4 bombes et mitraillent les tranchées.

Aviatik. ( Avion allemand du début de la guerre). Donne la chasse aux saucisses d’observations, aux bombardiers français ou fait des photographies d’observation.

« Verdun, l’as Navarre vient de descendre un boche. » (6 mars 1916).

Survolés par des avions, les hommes se recouvrent d’une toile de tente et ne bougent plus.

« Notre séjour à la ferme ne fut troublé que par un seul accident ; un soir, on allait apprécier comme il convenait une bonne marmite de haricots, déjà notre sergent Baruteau tendait sa gamelle lorsqu’il poussa un grand cri et s’affaissa évanoui. Tout surpris, nous nous demandions ce qu’avait le sergent. Enfin nous nous aperçûmes que le culot d’un obus tiré à un « aéro » était venu s’abattre sur le dos du sous-officier lui provoquant une enflure énorme. » (BARTHAS, p.108 (62) ).

21 février 1916. Quelques avions français prirent l’air au déclenchement du bombardement allemand. Un seul pu revenir, les autres furent abattus.

« Plusieurs aéros ennemis ne tardèrent pas à faire entendre leur inquiétant ronflement et tournoyèrent toute la journée sur la côte 304 et le Mort-Homme comme des oiseaux de mauvais augure précurseurs de la tempête. Nous étions de ce fait condamnés à une immobilité complète et nous devions cacher tout ce qui pouvait déceler notre emplacement : outils, armes, sacs, tout devait disparaître et nous aussi sous peine de recevoir illico une avalanche de ferraille. » (BARTHAS, p.292, côte 304, mai 1916). ….. Bombardés par l’artillerie quelques heures après…

« Un aéro passe à faible hauteur (600m). Feux de salves. Mitrailleuses. Toute la garnison d’ici fait feu ! Mais les balles retombent… On le touche : il descend sur l’aile jusqu’à deux cents mètres, avec un nuage de fumée… Il peut atterrir dans ses lignes. » (LABY, mars 1915, p.99).

« Un aéro reçoit trois cents obus boches en deux minutes, il n’est pas touché. » (LABY, p. 100).

Des batteries de tir mobiles contre avions étaient utilisées. Premières batteries : des canons de 90 retirés des fortifications. Un obus toutes les deux minutes. Lancent une fusée à 2km. Remplacées ensuite par des 75.

Premier bombardier : le voisin construit entre 1914 & 1915. Vitesse : 95km/h. Avance de 40km en terrain ennemi (Belgique). Biplan 2 roues porteuses + 2 roues de bicyclette à l’avant. 130 chevaux. Fuselage à claire-voie. 2 hommes ( le pilote et le bombardier). Pour sa défense : une mitrailleuse hotchkiss sur trépied vers l’avant, placée au-dessus de la tête du pilote. Pour l’arrière : une carabine de cavalerie. Bombe : obus d’artillerie à ailettes jetés par-dessus bord à la main par le « bombardier ». Dans une autre évolution, le voisin était équipé de casiers dont on pouvait faire glisser le fond en vol et larguer ainsi les bombes. Lance-bombes garnis de 6 obus de 90 placés de part et d’autre de la carlingue. Au départ, les obus sont retenus par des ficelles. Le bombardier coupe ces ficelles en vol avec un couteau accroché lui aussi par une ficelle à l’avion. Une autre bombe de 120 peut être accrochée par un fil de fer en-dessous de la carlingue. Charge embarquée : 40 kg d’obus. Les bombardiers s’attaquaient essentiellement aux voies de chemins de fer, gares, ponts, usines de produits chimiques (Badische Anilin à Ludwigshafen) et dépôts de munitions. Premier groupe de bombardement créé en 1915. Trois escadrilles.

Raid sur Ludwigshafen (1915) : 18 appareils larguent trois cents obus de fort calibre avec succès. Un seul avion abattu.

Ballons captifs :

Altitude 1100 m. L’observateur est dans un « panier ». Ses comptes-rendus se font par téléphone et par écrit. Les artilleurs tirent en fonction de ses directives, il assiste aux bombardements et fait modifier les réglages si nécessaire.

Pour détruire les ballons : des pièces d’artillerie visent le treuil ou des avions l’attaquent à la mitrailleuse à balles explosives ou au pistolet de signalisation lance fusée. Les ballons sont gonflés à l’hydrogène. Touchés, ils s’enflamment… Matériel indispensable pour le fonctionnement du ballon : une voiture à hydrogène pour le gonflement, une autre pour le transport et 150 hommes, appelés « tire-ficelle » qui font descendre le ballon. Ballon modèle Caquot de 900 m 3, sans queue de godet. Fabriqués à plusieurs centaines d’exemplaires. Sur un front d’offensives, les ballons se touchaient presque. A Verdun en 1916, un coup de vent détacha de leurs amarres 21 ballons pour les emmener vers les lignes allemandes. Les ballons étaient tous équipés de parachutes à partir de la bataille de Verdun. Parachute : premier modèle en 1914… Une fois tombé au sol, les aérostiers doivent couper les fils du parachute qui souvent les traîne au travers des débris du champ de bataille. Un long couteau est attaché par une chaînette à leur veste de cuir.

Dessin de MEHEUT p.42.

Poste d’écoute ou petit poste.

Le poste d’écoute est placé au bout d’une sape perpendiculaire à la première tranchée. La nuit deux sentinelles y montent la garde pendant 2 heures si la relève est possible. La nuit, du fait de la tension nerveuse, les heures comptent largement double ! Le jour, les hommes y restent souvent la journée entière pour éviter tout déplacement facilement observable. Le poste d’observation est largement pourvu en grenades… Si le point gardé est d’importance, vital pour l’observation (réglage d’artillerie) ou s’il commande toute une position, il est occupé par une escouade (10-12 hommes) avec son caporal et même un sous-officier. « Je vais au poste d’écoute à moins de 150 m d’ici : il est à 5m des boches. Je n’en ai pas encore vu de si proche que celui là. C’est un ancien boyau au milieu duquel les boches d’un côté et nous de l’autre, avons entassé des sacs à terre… » (LABY, Verdun, mai 1916. Près de la ferme de Thiaumont à 900m de Douaumont).

« Mon escouade, l’escouade minervoise était de veille, formant un chaînon de l’immense ligne allant de la mer du nord à la suisse ; les hommes étaient disséminés à une vingtaine de mètres les uns des autres. Du milieu de notre secteur à surveiller partait un boyau d’une trentaine de mètres de longueur allant vers les lignes ennemies ; au bout écoutaient plus certes que ne voyaient deux sentinelles ; c’était un poste d’écoute ; dans la tranchée, à l’entrée du boyau, une troisième sentinelle était placée. »(BARTHAS, p.94, mai 1915, près d’Annequin). … Les deux sentinelles du petit poste pour s’amuser firent croire à la troisième que les Allemands arrivaient. Une panique s’ensuivit, les soldats déclenchèrent une fusillade nourrie à laquelle l’artillerie se mêla !

« A minuit, avec trois camarade sous les ordres du caporal Cazelles, nous allâmes occuper le petit poste qui était presque au fond du ravin toujours copieusement bombardé. Pendant que deux hommes veillaient, les autres travaillaient à relever les nombreux éboulements produits par le dernier bombardement au boyau… » (BARTHAS, p.293, côte 304, Verdun, mai 1916).

Périscope. « Le lendemain à minuit l’escouade s’achemina pour aller occuper un petit poste autre que celui où nous étions la veille ; quand le jour parut la sentinelle qui regardait au périscope que l’on cachait derrière une haute touffe d’herbes me fait signe vivement d’approcher. Je regardais dans le miroir et j’y vis stupéfait la tête d’un boche qui s’y reflétait, un cou de taureau, une grosse tête carrée, une épaisse tignasse rousse, un regard bestial, le tout à vous donner le cauchemar. » (BARTHAS, Champagne, p. 34).

Boyau allemand dans les lignes françaises : ( suite précédent…) « Cette apparition émergeait de terre à quatre ou cinq mètres à peine de nous, dans nos propres fils de fer qui entouraient notre petit poste sans que rien, pas la moindre pelletée de terre remuée indiquât qu’il y eût en cet endroit un boyau ou excavation quelconque. » (BARTHAS, Champagne, p. 348).



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