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Scène II : La tempête dans le chalet. (3 versions disponibles)

Publié le mercredi 15 octobre 2008.


Chapitres 4,5,6.

Décor : La partie gauche du décor est allumée. La scène se déroule dans le chalet de Yann.

Personnages : Le héros, Caroline, Yann.

Contexte : Nous sommes quelques jours avant Noël. Une formidable tempête de neige isole les personnage dans le chalet. C’est le soir, ils se couchent et s’endorment sauf le héros. Le héros ne trouve pas le sommeil, il se relève, ranime le feu et s’assoit dans un fauteuil. Il s’assoupit enfin.

Texte/Mise en scène : Tout ce qui a trait à l’époque moderne sera raconté par la voix off et non parlé. Ainsi le texte raconte la tempête, précise la date, précise ce que sont venus faire les personnages dans ce chalet. Les acteurs miment la scène sans parler.

Moyens techniques : Sonorisation du vent. Le feu dans la cheminée.

Scène III : Première incursion en 1915.

Scène II

Version proposée par Béatrice.

Le texte est dit par une voix off.

"L’étrange incident du Pâquier a fini par sortir de l’esprit de mon héros. Son esprit rationnel lui a dicté qu’il s’agissait d’acouphènes ou autres hallucinations sonores, mais qu’il ne s’expliquait pas. La période des fêtes de Noël approchait et c’était l’occasion d’éloigner ces pensées de cet incident inexplicable. Nous avions décidé de passer Noël avec Yann, dans son chalet isolé mais tellement tranquille. Il avait appartenu à un vieil homme que nous connaissions bien et dont la mort nous a beaucoup affligé. Il avait tenu à ce que ce chalet nous soit remis. Yann nous l’avait acheté et y avait fait sa demeure. Passer Noël dans ce chalet rempli de bons souvenirs nous a donc tout de suite emballer. Mais dans la soirée, il s’est mis à neiger de très gros flocons et d’une intensité comme nous en avions rarement vu. Mon héros était parti seul chez Yann car j’avais des affaires à régler et je comptais monter les rejoindre plus tard. Mais la neige n’avait pas cessé de tomber et le vent était si violent qu’il ne me fut d’abord pas possible d’accéder au chalet de Yann. Dans les rues, une énorme couche de neige s’était déposée. Les routes étaient impraticables. J’étais donc seule et dans l’incapacité de joindre mon héros. Seulement, je ne pouvais pas rester sur Annecy, sans nouvelles d’eux et je suis partie. Oui, tout simplement partie les retrouver. Malgré le danger évident que représentait une telle entreprise, j’ai attaqué la montée et j’ai progressé dans la tempête. J’y voyais peu malgré la lampe dont je m’étais munie et la chance voulut que je retrouve mon héros et Yann, venus à ma rencontre après avoir aperçu une lumière dans la nuit. Nous étions tous de nouveau ensemble, et c’était tout ce qui m’importait pour l’instant."

Scène II

Version proposée par Christophe.

Texte dit par Caroline. Le décor de gauche est allumé Les personnages ne parlent pas, ils miment ce que Caroline raconte. Sonorisation de la tempête. Eclairage intime. Feu dans la cheminée.

La lumière revient lentement sur le décor gauche les personnages sont immobiles pendant ce premier texte. Ils vont s’animer ensuite. Caroline lit un livre. Yann de dos est planté devant la fenêtre et le héros contemple le feu.( Le monologue de Caroline revient sur l’explosion qui vient de retentir.)

- C’était il y a un mois…Au début, il n’a rien voulu me dire, pour ne pas m’inquiéter. J’avais eu si peur lorsqu’on l’a ramassé inconscient au pied de cette barre rocheuse. Et puis, ça a recommencé, à plusieurs reprises. Toujours ce bruit. Cette explosion, d’une puissance incroyable mais qu’il était le seul à entendre. Une explosion qui se produisait dans sa tête, toujours à midi trente. Il croyait devenir fou. Ça n’avait pas de sens. Avec le temps, ce phénomène a disparu. On en a reparlé parfois, mais ça l’énervait. Définitivement il s’est dit que c’était des acouphènes, des bruits que son cerveau convalescent était le seul à entendre.

Mais des acouphènes, est-ce que ça peut se produire à heure fixe ? Non ça ne pouvait pas être ça. Avec le temps ça a passé. Pour lui faire plaisir, j’ai voulu croire qu’il avait raison.

Mouvement des personnages Caroline lit un livre et se tourne parfois vers la fenêtre. Yann fait des aller-retours dans la pièce et vient régulièrement se planter devant la fenêtre. Il est excité. Sourit beaucoup. De temps à autre il vient taper sur l’épaule du héros qui est perdu dans la contemplation du feu dans la cheminée. Celui-ci ne réagit guère. Sourit mollement.

Quelques jours avant Noël, on s’est retrouvé chez Yann. On était tous les trois en vacances et Yann nous avait dit :
- Venez chez moi ! On se passera un vrai Noël à la montagne…au bout du monde, dans mon chalet ! On n’avait pas hésité. Ce chalet, c’était notre deuxième maison. Notre refuge. Souvent on y montait retrouver Yann. On y passait nos nuits et nos journées à lire, à bavarder, à refaire le monde comme on le faisait à trois autrefois quand on était étudiants. Je pensais que ça pouvait nous faire du bien. Nous faire oublier l’accident et ses conséquences étranges. Comme je me trompais !

Ce soir-là, la nature nous fit une surprise. Une tempête de neige s’est abattue sur la région. Une tempête comme on en avait jamais vue encore. Il avait fallu une poignée d’heures pour nous isoler du monde. Entre le hameau et nous, il y avait une route qu’une avalanche venait de recouvrir. Il parait que la dernière coulée ici remontait à 100 ans. Il n’était plus question de descendre vers le village. On était bien coupé du monde. Yann allait sans cesse à la fenêtre pour regarder monter la couche de neige dans son jardin. Ça l’amusait comme un gamin. Ça l’inquiétait aussi.

Les personnages installent des lits de fortune dans la pièce. La lumière baisse un peu. Ils se couchent. A la fin du texte il reste juste assez de lumière pour voir. Le feu est en veilleuse.

On est resté longtemps ce soir-là à écouter la tempête faire craquer les poutres du chalet. Il devait être passé minuit quand on a décidé d’aller dormir. Yann avait eu encore une de ces idées loufoques : installer les matelas dans le séjour pour profiter ensemble de la tempête. Moi, ça me faisait rire.

Pourquoi mon héros restait-il ainsi en retrait, perdu dans ses pensées ? Je n’osais pas lui demander. J’avais peur, je suppose, de savoir pourquoi…

Tout le monde est couché. Le héros se lève. Ranime le feu qu’il contemple encore. Va regarder dehors, puis s’installe dans le fauteuil et s’endort.

Il n’arrivait pas à dormir. C’est ce qu’il m’a dit plus tard. Ce bruit, cette rumeur qui venait du dehors. Ce bruit de la lutte de la forêt contre le vent. Ça l’a forcé à se lever.

Il a ranimé le feu…

Il s’est installé dans le fauteuil devant les flammes…

Et il a fini par s’endormir.

Scène II

Nouvelle version proposée par Christophe.

Les 3 personnages s’animent. Caroline boit le contenu de sa tasse. Yann, va coller son nez à la fenêtre. Le héros, joue avec les braises dans la cheminée.

Caroline se tourne vers la fenêtre

(Caroline) – Alors ?

(Yann) – Ça tombe toujours…C’est dingue on dirait que les flocons se touchent tellement ça tombe serré !

Le héros rejoint Yann pour regarder à son tour

(Le héros) – Je crois que j’ai jamais vu tomber autant de neige d’un coup. Yann est surexcité et lui tape dans le dos en sautant de joie.

(Yann) – C’est la tempête du ciel les mecs ! La tempête du siècle ! C’est génial !

(Caroline) – C’est génial…Avec l’avalanche de cette après-midi, on est coupé du monde…

Yann fait le tour de sa pièce en faisant de grands gestes.

(Yann) – Et alors ? Y-a tout chez moi ? Des bouquins plein les étagères, les conserves de l’été plein ma cave, des stères de bois pour la chenminée et des kilos de bougies dans mes tiroirs. Le courant n’est pas prêt de revenir...mais on s’en fout…On pourrait tenir ici trois ans !

(Le héros) – Trois ans coupés du monde ? Avec un emmerdeur comme toi ? Vite les raquettes, j’me tire !

Le héros fait mine de sortir par la fenêtre

(Caroline) – Mais l’avalanche de tout à l’heure…t’es sûr qu’on ne craint rien ici.

Yann redevient sérieux.

(Yann) – T’en fais pas Caroline, elle a dû passer juste entre nous et le hameau. Ça vient du dérochoir…Derrière nous, c’est la forêt et des falaises. Il ne peut rien nous arriver.

(Caroline) – Mais des avalanches t’en as déjà eues depuis que tu habites ici ?

Yann s’enflamme à nouveau…

(Yann) – Non ! C’est la coulée du siècle ! C’est ça qui est génial…C’est vraiment une tempête historique !

Le héros va à nouveau se chauffer au coin du feu.

(Le héros) – Dommage que le journal n’arrivera jamais jusqu’à nous…Et ta cabane ? Tu crois qu’elle va tenir le coup ?

(Yann) – Tu rigoles ? C’est du madrier… Et puis c’est pas une cabane, c’est un chalet…Ne confondons pas ! Vous verrez, demain le vent sera tombé…y-aura un mètre de neige tout autour et on va se passer un Noël de légende, comme dans les contes pour tout petits !

(Caroline) – J’espère.

(Le héros) – Allez Caro, Yann a raison. On est là tous les trois, on est au chaud, on a des provisions et on a une semaine de vacances… C’est pas le bonheur ?

Yann prend une bougie et fait mine de quitter la pièce.

(Yann) – Bon maintenant que Caroline est rassurée, si on allait se coucher ?…Il est pas loin d’une heure du mat’ et j’aimerais bien crapahuter dans la poudreuse demain.

Caroline se lève à son tour en s’étirant. Elle s’adresse au héros.

(Caroline) – Tu as raison, je tombe de sommeil. Tu viens ?

(Le héros) – Non pas tout de suite…Je vais encore rester un peu à bouquiner au coin du feu. Je te rejoins après.

(Yann) – Allez, salut les amoureux. A demain !

(Caroline) – Attends Yann je te suis, éclaire moi dans l’escalier.

(Le héros) – A tout à l’heure…

Le héros prend un livre dans la bibliothèque et s’installe au coin de la cheminée dans un fauteuil après avoir ranimé le feu. Il feuillette le livre. Ecoute un instant les rumeurs de la tempête puis il finit par s’endormir.

(La conscience) – On est resté comme ça un long moment, à écouter la rumeur de la tempête qui faisait gronder les poutres de la charpente et gémir les arbres de la forêt…Et puis, il s’est endormi…



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