Accueil du site - Cours d’histoire - Un peu de tout...

Obus, canons, bombardements.

Publié le lundi 11 août 2008.


Les fusants :

Eclatent au-dessus du sol pour cribler les tranchées d’éclats ou de balles. 200 à 300 balles de plomb (Shrapnells : invention anglaise). –« flocons noirs ou verts livides des fusants dans le ciel. » (BARTHAS).
- tirs de 75 fusants 6m au-dessus d’une tranchée allemande pour faire taire les tirs de fusils qui en partent. (LABY).

Les percutants : Eclatent par contact au sol.

Pour une pièce de 75, le déboucheur visse la fusée sur l’ogive de l’obus, la fusée est différente en fonction de l’effet souhaité (fusant ou percutant).

Petits obus ( ?) : ( BARTHAS, p. 293-295, Verdun côte 304, mai 1916). « (…) Tout d’un coup une rafale de petits obus s’abattit autour de nous dans un crépitement de feu d’artifice. Quel était ce nouvel engin diabolique inconnu jusqu’à ce jour et que je n’ai plus entendu depuis ? Sans doute quelque canon-mitrailleuse (…) Cela durait 30 secondes (…). Ces obus par paquets, rasaient, griffaient le sol, sifflaient, pétaradaient avec des jaillissements d’étincelles et des flammes, faisant retomber une averse d’éclats de fer, de terre, de cailloux (…) Et cela arrivait sans crier gare : on entendait les coups de départ et les sifflements de vipère de ces petits obus que déjà ils avaient éclaté et leur fumée noirâtre se dissipait (…). A plusieurs reprises notre tranchée fut arrosée par ces engins diaboliques ; l’un vit disparaître sa musette, un autre eut son bidon à moitié fondu. »

Bombardement :

Odeur de soufre et de pourriture s’échappant du sol labouré. (BARTHAS).

« De une heure à huit heure du matin, bombardement intense. On compte les explosions : 81 coups, puis 110 coups, puis 134 à la minute. Puis on ne peut plus compter tellement il y a de raffut. » (LABY, p.105, juin 1915). Calibres des obus allemands :

77 (tirés par salves). Lors de l’avancée allemande en Belgique, les batteries avançaient avec l’infanterie, en première ligne. Les tirs se faisaient souvent à 1000m de distance (« tirer au lapin »). Les artilleurs étaient blessés ou tués par balles…

« Je quitte les bons poilus du 43ème ( je parle de ceux que je connaissais). Le cycliste me lâche et m’avertit. Sur 1400 m je reçois 18 obus de 77. C’est le baptême. Ce n’est rien. » (René F., près de Roville aux chênes, 2 septembre 1914).

105. Obus de 105 enterrant deux hommes en comblant un boyau. Un deuxième les déterre sans les blesser. Effet d’un gros obus : aplatissement du fait du souffle, cœur et poumons oppressés. Souffle brûlant, jambes amollies. (BARTHAS) p. 296.

« Planté devant l’entrée de l’un de ces abris, j’essayais de faire le compte de ce qu’il avait coûté inutilement d’efforts et de fatigue, lorsqu’un obus, un 105, arriva comme la foudre, me frôla la tête, perça le toit de l’abri et y éclata dedans. Si le toit avait offert assez de résistance pour provoquer l’explosion de l’obus, c’en était fait de moi, ma tête eût été pulvérisée ; j’en étais quitte pour la peur, mais on peut voir par là comment la mort était suspendue sur nos têtes. » (BARTHAS, p.92).

« Soudain un obus avec un sifflement sec et brutal traversa notre tôle (plaque de tôle ondulée placée au-dessus de la tranchée et abritant six hommes) comme une feuille de papier et vint se planter contre le talus de la tranchée sans éclater. » (BARTHAS, p.292, côte 304, Verdun, mai 1916). « Trois de mes anciens copains trompés par un moment de calme ou par bravade, avaient décidé de faire une partie de manille (…). A peine la partie était-elle commencée qu’un obus de 105 s’était abattu au milieu d’eux, les broyant et tuant net ; seul le caporal Larche avait pu dire : « Oh mon Dieu ! mon Dieu ! » »(BARTHAS, p.290).

150 ( tirés par salves de 4). « Qui voyagent en ferraillant et s’aplatissent sur le sol comme un sac de plomb sur un plancher. » "L’Illustration"
- Obus de 150 . (BARTHAS, p.134). Tirés en salve (4 ?). Au loin, puis à 80 m, puis 30 m puis au but. Un seul obus peut anéantir une escouade. Fumée noire couvrant les soldats (tir à 30 m), morceaux de terre, de fer, de pierre passent en sifflant au-dessus des têtes.

- Salve de 150 plaque un homme dans son entonnoir puis l’en sort. L’entonnoir est comblé avec la terre du trou fait juste à côté.

- Un 150 tombe dans un boyau et le bouche (Carnets de LABY).

210 « Des trous à enterrer cheval et voiture, des éclats pesant 500 à 600g projetés à 700 m et quel bruit ma pauvre chérie. La terre tremble, les éclats volent en sifflant une note épouvantable et aigüe… » (Mathurin MEHEUT, p.40).

« … mais nous nous aperçûmes aussi avec effroi que les Allemands bombardaient ce bois qui semblait en feu (…). Quand nous fûmes arrivés près de la lisière, nous nous arrêtâmes épouvantés : des obus énormes, monstrueux, plus terribles que la foudre, sapaient, brisaient, décapitaient des arbres géants, centenaires. Nous en vîmes d’arrachés, de déracinés, tordus comme par un violent cyclone. La forêt entière semblait se plaindre, gémir, craquer comme sous les coups d’une cognée de titan. » (BARTHAS, Argonne, p. 465).

280 320

Expression (LABY) « 210 ou 320, gros pépères noirs », ces obus étaient visibles dans l’air. « Il arrive des gros, gros obus, on croit des 380 ou 420. C’est incroyable le raffut que ça fait en arrivant : on a l’impression du métro qui entre en gare ; on a largement le temps de sortir pour les voir passer car c’est gros et ça ne va pas bien vite. » (LABY, Verdun, poste de secours des quatre cheminées, 24 mai 1916, attaque française sur Douaumont).

Obus de marine ( ?). 420 (allemands) 400 (français) sur voie ferrée.

88 ou 130 autrichiens « qui arrivent avant qu’on ait entendu le départ. »

90 autrichien « En allant au bastion, un 90 autrichien tombe à 5m de moi, dans la tranchée Julien et me fout par terre. J’ai des éclats dans ma capote, moi je n’ai rien… » (LABY).

Minen, saucisson, sacs à terre, seau à charbon.

Tirés depuis la tranchée adverse ( ?) sur les tranchées de première ligne ( genre de mortier ?). Minenwerfer (mortier allemand).

- « Ils nous envoient d’énormes minen en forme de seaux à charbon, hauts de 1m. On les voit arriver en l’air en tourbillonnant, en se dandinant. Heureusement, on a le temps de se planquer quand on les voit ou quand on les entend. C’est encore tout un art de reconnaître leurs départs. Ca ne fait pas grand bruit. Les blessés s’y laissent prendre. » (LABY, 1917).

Torpille : « Encore une torpille à 50 cm de notre toît. » (LABY). « J’assiste à l’envoi d’une soixantaine de torpilles aériennes aux boches (bombes lancées depuis un avion…)…. A un moment, je suis à un petit poste en avant de la batterie des lance-torpilles : l’un d’eux se cabre et envoie son engin presque à la verticale : je le vois tourbillonner au-dessus de ma tête …. » « Dans la tranchés, le pis, ce sont les torpilles. Le déchirement produit par ces 50 kg de mélinite est effroyable. Quand l’une d’elle tombe en pleine tranchée, elle tue carrément 15 à 20 types. L’une des nôtres étant tombée chez les boches, des pieds boches ont été rejetés jusque sur nos deuxièmes lignes.

Réglages d’artillerie :

Réglage au sommet d’échelles en rase campagne, dissimulées par des meules de foin. L’observateur (commandant de la batterie) utilise un stéréo-téléscope.

Périscope géant sur chariot (15 m).

Canons français :

Canon de 75. Portée maximale : 7km. Premiers duels d’artillerie : les canons allemands tiraient jusqu’à 14km et écrasaient l’artillerie française avant que celle-ci n’ait eu la possibilité d’avancer à portée de tir.

Frein hydropneumatique révolutionnaire permet une cadence record de 22 coups minute ( ?). Affaire DREYFUS concerne les plans de ce frein.

Barrage roulant de 75. Lors de l’attaque du fort de Douaumont par les français le 22 mai 1916, le barrage a parfaitement précédé les troupes d’assaut, tuant ou abrutissant complètement les défenseurs allemands. Les français ont mis 11 minutes pour enlever trois lignes de tranchées et atteindre le fort (historique du 129 ème d’infanterie). L’attaque échoua complètement. Le fort n’était pas entamé en profondeur, les Allemands y menaient une vie normale et la liaison avec l’arrière se faisait toujours. La supériorité de l’artillerie allemande empêchait toute exploitation du succès de la première journée. (Voir comparatif des deux artillerie ci-dessous…).

Expression : « le fort est encagé par l’artillerie ». Parmi les renforts envoyés pour soutenir le 129 ème un homme sur cinq arrivait puis finalement plus un seul tant le bombardement était intense.

« Hausse zéro ! » tir à l’horizontal…

Calibres des obus français. D’après « les soldats de la grande guerre » : Pièces de 80 -90 – 120 empruntées aux défenses des forteresses. 105 premier semestre de 1916. 155 court à tir rapide RIMAILHO ( ?). Adoptée en 1906, arme trop lourde pour les actions de mouvement. En trop petite quantité au début de la guerre. « Je reçois à l’instant même (15h30) ta carte du 21 dans ma baraque de mineurs dont les vitres tremblent tellement le canon de 155 fait rage. » (Marcel F., Souvigny (62), 3 janvier 1915).

Explosions de canons : « Dans l’après-midi, un morceau d’acier informe s’abattit comme la foudre devant notre porte à un instant où par un bienheureux hasard nous étions tous à l’intérieur. C’était un morceau d’une pièce de 150 qui venait d’éclater non loin de nous ; le même jour une autre pièce éclata à une batterie voisine. » (BARTHAS, p. 98, près de Lorette lors de l’offensive du 9 mai 1915).

« Une des pièces de 120 court ( qui sont en batterie à Pommier) éclate… Nous faisons les pansements à cinq pauvres types blessés affreusement. Dupond a une énorme plaie abdominale par où sortent les intestins. Horrible. Très courageux. Il est foutu. Boileau a le mollet droit arraché complètement ainsi que la moitié de la cuisse. Lui aussi très courageux malgré ses terribles plaies : le pied ne tient plus que grâce aux os. » (LABY, mai 1915, p. 105).

Mortier de 210.

Pièce de marine sur voie ferrée de 400. Description du bombardement du fort de Douaumont Verdun (BLOND), 23 octobre 1916 (repris le 24). « Les ébranlements du sol devenaient perceptibles dès qu’on posait la main sur une paroi. Par instants, les soldats pensaient : « ça ne peut pas devenir plus fort que maintenant », et pourtant, cinq minutes plus tard, le tonnerre et les ébranlements avaient encore augmenté. Le premier choc effrayant se produisit à 12h30. Pendant une durée qui parut à tous interminable, mais qui en fait n’excéda pas une seconde et demi, des officiers le notèrent, le grondement de l’artillerie fut couvert par un bruit différent, une sorte de hurlement enroué qui semblait descendre des hauteurs du ciel. Il y eut aussitôt ensuite comme un petit éclatement, assez surprenant par sa modération, puis un bruit sourd ; puis une fraction de seconde plus tard, un tonnerre assourdissant avec un déplacement d’air. » Parois de 2m50 de béton perforées…. 1er obus dans l’infirmerie, 2ème sur la casemate 8, le 5éme dans un dépôt de munitions à gaz (qui provoquera l’évacuation du fort) Un obus de 400 toutes les 15 minutes….

Crapouillots de tranchée … Certains dataient de 1847 et portaient la marque de Louis-Philippe.

A Verdun comparaison de l’artillerie : Français : 1770 canons dont 1200 pièces de campagne et 570 pièces lourdes. Allemands : 2200 canons dont 1730 lourds. « Trommelfeuer » : bombardement intensif en préparation d’une offensive. Pour l’offensive de la Somme, bombardement du 24 juin au 1er juillet 1916 : 1 million et demi d’obus tirés.

Effets de certains obus : Obus monstrueux (calibre ?). BARTHAS, p.89. « Détonation monstrueuse ébranlant la maison, des cloisons tombent, les vitres éclatent, des morceaux d’acier (éclats) traversent porte et fenêtres et brisent des meubles. » Tombé face à la maison de l’autre côté de la route.

Explosion d’obus laissant dans le cratère formé un nuage verdâtre (mélinite ?). Vache projetée dans un arbre et dont la carcasse se désagrège au hasard des coups de vent. Seul la tête reste fichée dans la fourche d’une branche, Bois de la vache, "La main coupée", Blaise CENDRARS.

Destruction du clocher de Frise avec 122 obus par les Allemands ("La main coupée", p.109).

Arrivée d’un gros obus sur un abri- 2 secondes pour l’entendre arriver – il n’éclate pas. (LABY).

Les artilleurs ont les oreilles qui saignent (quelles protections ?).

Obus à éclatement retardé : « On les entend arriver en terre puis, au bout de 3 ou 4 secondes éclater horriblement. » (LABY).

Un obus éclate dans les jambes d’un poilu, projeté de côté mais totalement indemne.

Les trous d’obus récents sont, sur leurs parois, encore noirs de poudre. (BARTHAS).

« L’aspirant est recouvert de terre par une explosion. Un poilu le dégage à la pelle-bêche. On le croyait mort. Sa gamelle est aplatie comme un accordéon. »(Pierre MIQUEL, Mort-Homme).

Bombardement de Verdun : Attichy dans l’Oise à mi chemin entre Compiègne et Soissons, l’instituteur note : « A partir du 21 février 1916, un tremblement continu. On entendait la nuit tinter le trousseau de clefs suspendu à la porte de l’armoire ».

Les éclats d’obus : « Des éclats tombent près de nous. Ils sont brûlants. » (LABY).

Bataille de la Marne : les éclats d’obus mettent le feu aux meules de paille alors que des soldats chargent sous le bombardement au milieu d’un champ moissonné.

« Je reçois un éclats d’obus à la cheville – bleu – je boitille. » (LABY).

Un éclat traverse le sac d’un poilu et lui frappe le dos, lui laissant un simple bleu. (LABY).

Certains éclats pèsent 600 – 800 g (peut-être plus ?). Un gros éclats peut couper un homme en deux.

« Un éclat est arrivé sur sa musette pleine de grenades et l’a mis en charpie. » (LABY, mai 1916, Verdun).



SPIP-Epona sous licence GPL | Espace privé | Plan du site