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Scène VIII : Suicide. (3 versions disponibles)

Publié le mercredi 15 octobre 2008.


Chapitres :11,13,16.

Décor/Mise en scène : Scène de droite allumée faiblement. C’est la nuit dans la tranchée. Le héros est assis à côté de Bonpain et du mort recouvert d’une toile de tente.

Personnages : Bonpain, Thérisse, le héros, un corps sous un drap, une sentinelle de dos.

Texte : Monologue de la page 111 et de la page 125. (Qui suis-je ? Qui commande ce corps ?)

Contexte/Mise en scène : Le héros est seul dans la tranchée la nuit. Il essaie de comprendre ce qui lui arrive. Voix off de Caroline ( ?). Il se rend compte qu’il ne reconnaît plus le mort, ni Bonpain. Pris d’angoisse, il fouille le sac de Vernay et au milieu des affaires du soldat (inventaire en voix off inspiré du texte pages 122-124) il découvre les photos de Clara et de la petite fille puis la lettre annonçant leur mort qu’il lit à voix haute. La voix off annonce le changement de personnalité. C’est Vernay qui revient. Pris de folie le caporal Vernay saute le talus et se fait abattre. Extinction des lumières.

Version proposée par Maxime.

Le héros est dans la tranchée, seul, il cherche et tourne la tête pour reconnaître où il est dans la nuit. Seul, perdu, il ne reconnaît plus personne ni même le mort qui est a ses pieds. Il ne reconnaît même pas bonpain. Prit d’angoisse, il prend un sac, il le fouille et le renverse par terre et là il trouve une photo de Clara et de la petite fille. Il lit la lettre et comprend qu’elles sont mortes et qu’elles ne reviendront pas. La lettre appartenait à Vernay, après cette lecture, pris de folie il saute sur le talus et se fait abattre.

Héros : Où suis-je ? Où êtes vous, que faites vous ? Qui est-là ?

Bonpain : Je suis là, tu me reconnais ou pas ?

Héros : Non qui est-tu ?

Bonpain : Je suis ton ami Bonpain, ton ami de tranchée.

Héros : Je ne te reconnais pas. Ha, si maintenant ça me revient.

Héros : Où est ton sac ?

Bonpain : Il est posé sur le talus là-bas. Tu ne le touches pas. Merci.

Héros : Si il le faut . Je veux lire la lettre.

Bonpain : Quelle lettre ?

Héros : « je vous annonce le décès de Clara et de la petite fille. Toutes mes condoléances. »

Bonpain : Que fait-vous caporal Vernay ?

Héros : Nonnnnnnnnnnnn Pourquoi ?

Tire ennemis.

L’homme est a terre,inerte.

Scène VII

Version proposée par Christophe

La nuit est tombée. La tranchée n’est plus occupée que par le Héros assis contre le talus, prostré et par une sentinelle. La conscience évolue sur la scène et parle.

(Voix de la conscience) Tout s’est apaisé…Finalement, les Allemands n’ont pas attaqué. Ils ont juste tué un guetteur.

Ils ont évacué le blessé et le corps du gars qui s’est fait descendre.

La tranchée s’est peu à peu vidée. Et puis la nuit est venue. A cette heure les hommes dorment dans les abris, à quelques mètres en dessous de moi. Il y a quelques sentinelles qui veillent au créneau.

C’est la nuit. Tout est calme…

Et me voilà seule.

Elle est repartie.

Qui ? Mais sa conscience à lui ! …La conscience de ce soldat dont j’occupe le corps ! Tout à l’heure, au moment des coups de feu, elle a soudain pris possession de ce corps. C’est elle qui l’a animée ! C’est elle qui l’a fait parler !

Et moi, j’étais à côté, forcée de suivre…prisonnière et impuissante…

A présent. Elle m’a laissé seule. Où est-elle partie ? Est-ce qu’elle sait que je suis dans ce corps à sa place ?

Comment expliquer ce qui m’arrive ? Qui pourra jamais croire un truc aussi dingue. Je suis perdue là, moi, une conscience d’aujourd’hui…en pleine guerre de 14. A Près de 90 ans de mon époque ! …Et personne ne semble s’en rendre compte…

Tout à l’heure ce Bonpain m’a dit « bonne nuit caporal ! »…et puis celui là, qui monte la garde m’a proposé une cigarette comme si de rien n’était.

J’ai dit : « Non, je ne fume pas… » et l’autre a éclaté de rire en me traitant de farceur…

Caroline ! Yann C’est pas possible. Comment est-ce que c’est arrivé ? Est-ce que vous savez au moins où je suis ?

Demain il fera jour, ils vont se réveiller…ils vont sortir de leur trou et ils vont me parler. Qu’est ce que je vais leur dire ?

Est-ce que je dois faire semblant…semblant d’être des leurs ?

Mais je ne parle pas comme eux, je ne sais pas où je suis…Je n’ai même jamais vu un fusil de ma vie !

Il faut que je fasse quelque chose…Savoir au moins qui est ce caporal de malheur dont j’occupe le corps…Savoir où je suis…

Le héros sort de sa prostration. Il se lève. Fait quelques pas dans la tranchée en regardant à droite et à gauche comme s’il découvrait l’endroit. Puis, il s’approche du talus et s’apprête à dépasser la tête au dessus du parapet pour voir.

La sentinelle l’agrippe et le force à se baisser.

(Sentinelle) – T’es pas louf ! Baisse-toi tu va de faire moucher ! Benh quoi caporal ? T’es malade ? t’as oublié qu’is nous zyeutent à la lunette ? Recommence plus une connerie pareille !

(conscience qui revient sur la scène) ça commence bien ! Qu’est-ce que je fous là, bon Dieu ? Comment est-ce que je vais m’en tirer ?

Le héros se rassoit.

(Conscience) – C’est le sac de ce Vernay. Qu’est ce que ça peut bien contenir un sac de soldat ? Si je l’ouvrais, j’en saurais peut-être un peu plus sur lui ? Là au moins je ne risque pas de me faire engueuler par l’autre…

Le héros déballe le contenu du sac qu’il étale devant lui au sol.

(Conscience) – Alors, devant moi j’ai vu apparaître toutes ces choses. Des boites de conserve, une plaque de chocolat entamée, un livre Cyrano de Bergera, du linge de rechange…Et puis, mes mains on trouvé un portefeuille…

Et là…ça a recommencé !

A nouveau, je me suis senti dominée, incapable de mouvoir ce corps.

C’est la conscience de l’autre qui a repris sa place !

Ses mains, je les regardais à présent, impuissante…Elles ont ouvert le portefeuille et elles ont sortie des photos. Sur l’une d’elle j’ai vu une femme. Une jeune femme. Elle sourit doucement, assise sur le parapet d’un pont de pierres. Le soleil l’éblouit un peu, elle tient sa main délicate au-dessus de ses yeux. C’est l’été.

Sur cette photo là, c’est une petite fille qui apparaît. Elle fixe l’objectif du photographe d’un œil étonné. Son regard pétille, je la devine vive et intelligente. Elle n’a pas plus de deux ans.

Et puis, elles ont tout lâché ! Vernay a vu l’enveloppe. Celle que Bonpain a glissée dans son sac.

Le héros lit la lettre et la laisse tomber avec un cri de désespoir.

(Conscience) J’ai compris ce qu’il allait faire …Mais j’étais incapable de changer quoi que ce soit, j’étais terrorisée et il m’a emmenée !

Vernay regarde comme un fou autour de lui puis il escalade le talus en criant :

(Vernay) –Clara, j’arrive !

Des coups de feu éclatent et Vernay tombe à la renverse en se tenant la tête

Scène VIII

Dernière version proposée par Christophe.

La nuit est tombée. La tranchée n’est plus occupée que par le Héros assis contre le talus, prostré et par une sentinelle. La conscience évolue sur la scène et parle.

(Voix de la conscience) Tout s’est apaisé…Finalement, les Allemands n’ont pas attaqué.

Le blessé a été évacué. La tranchée s’est peu à peu vidée. Et puis la nuit est venue. A cette heure les hommes dorment dans les abris, à quelques mètres en dessous de nous. Il y a quelques sentinelles qui veillent au créneau. Tout est calme…

Et moi je suis là…attachée à ce type !

Comment expliquer ce qui m’arrive ? Qui pourra jamais croire un truc aussi dingue. Je suis perdue là, moi, une conscience d’aujourd’hui…en pleine guerre de 14. Je suis prisonnière du corps d’un soldat dont je ne connais rien…Et personne ne semble s’en rendre compte… Tout à l’heure ce Bonpain m’a dit « bonne nuit caporal ! » comme si de rien n’était…et puis celui là, qui monte la garde m’a proposé une cigarette. J’ai dit : « Non, je ne fume pas… » et l’autre a éclaté de rire en me traitant de farceur…

Le pire, c’est que ce soldat n’a pas l’air de se rendre compte non plus que je suis là. Tout à l’heure il a sauvé la vie de la sentinelle sans que je lui demande quoi que ce soit. On dirait qu’on est deux consciences dans ce corps. La sienne…et moi…Parfois c’est elle qui agit. Parfois, j’ai l’impression que c’est moi.

Et Caroline et Yann…Est-ce qu’ils devinent ce qui m’arrive en ce moment ?

Et eux là…demain il fera jour, ils vont se réveiller…ils vont sortir de leur trou et ils vont parler à ce soldat. Qu’est ce que je vais leur dire ? Est-ce que je dois faire semblant…semblant d’être des leurs ? Mais je ne parle pas comme eux, je ne sais pas où je suis…Je suis habillé comme un soldat mais je ne sais même pas tenir un fusil ! Il faut que je fasse quelque chose…Savoir au moins qui est ce caporal de malheur dont j’occupe le corps…Savoir où je suis…

Le héros sort de sa prostration. Il se lève. Fait quelques pas dans la tranchée en regardant à droite et à gauche comme s’il découvrait l’endroit. Puis, il s’approche du talus et s’apprête à dépasser la tête au dessus du parapet pour voir.

La sentinelle l’agrippe et le force à se baisser.

(Sentinelle) – T’es pas louf ! Baisse-toi tu va de faire moucher ! Benh quoi caporal ? T’es malade ? t’as oublié qu’is nous zyeutent à la lunette ? Recommence plus une connerie pareille !

(conscience)- Ça commence bien ! Qu’est-ce que je fous là, bon Dieu ? Comment est-ce que je vais m’en tirer ?

Le héros se rassoit.

(Conscience) – C’est le sac de ce Vernay. Si on l’ouvrait, j’en saurais peut-être un peu plus sur lui ? Là au moins je ne risque pas de me faire engueuler par l’autre…

Le héros déballe le contenu du sac qu’il étale devant lui au sol.

(Conscience) – Il m’obéit…Son corps m’obéit…Vite profitons en ! Qu’est ce que ça peut bien contenir un sac de soldat ? Ça c’est du linge de rechange…et ça du chocolat. Tiens ils mangeaient du chocolat à la guerre de 14. Des boites de conserve. Et ça… c’est quoi ? On dirait un portefeuille. Génial ! Dans un portefeuille il y a des papiers. Je vais connaître son nom. Là, c’est des photos…C’est sa femme…et là cette petite fille. Ça doit être la sienne.

Le caporal Vernay embrasse les photos. La conscience le regarde étonnée.

(Conscience) Qu’est-ce qu’il fait ? Je ne lui ai pas demandé de faire ça…Là, des papiers d’identité ! Prends les ! Mais prends les c’est ça que je veux voir ! Mais qu’est-ce qu’il fait ?

Le caporal Vernay n’obéit plus. Il a trouvé l’enveloppe et déplie la lettre.

(Conscience) Cette enveloppe…C’est du courrier qu’on lui a envoyé ! Son nom est dessus…Caporal Vernay…Vernay. Ça y est, je connais son nom !

Le caporal Vernay lit la lettre.

La conscience lit par-dessus son épaule à voix haute.

« Mon pauvre Paul, »
- Ah, il s’appelle Paul aussi. Paul Vernay, on avance ! …Pourquoi mon pauvre Paul ? « C’est avec beaucoup de chagrin que je t’annonce une terrible nouvelle. Clara ta femme chérie et ta petite fille Chloée viennent de mourir toutes les deux dans l’incendie de votre maison…Crois bien que… »

Le héros laisse tomber la lettre avec un cri de désespoir. La conscience est surprise et arrête sa lecture.

(Conscience) – Aïe ! Ça c’est mauvais ça ! Non c’est pas bon du tout pour moi ! La sentinelle s’est retournée.

(Sentinelle)- Qu’est-ce qui t’arrive ?

La conscience s’adresse à la sentinelle.

(Conscience) – Il va faire une bêtise…Arrêtez-le, je ne le contrôle plus …

Vernay regarde comme un fou autour de lui puis il escalade le talus en criant :

(Vernay) –Clara, j’arrive ! Conscience)- Non, faut pas aller par là !

Des coups de feu éclatent et Vernay tombe à la renverse en se tenant la tête.



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